UE 2.4 – Processus traumatiques

Traumatisme crânien


I. Définition

 

Une chute ou un choc peut provoquer un traumatisme crânien aux possibles lésions intracrâniennes graves.

Glasgow ≤ 8 = traumatisme crânien grave

 

 

II. Epidémiologie

150 000 personnes / an en France

Hommes > Femmes

Plus particulièrement les enfants de 5 ans, les jeunes de 15 à 25 ans et les plus de 75 ans.

 

Causes les plus fréquentes = accidents de la voie publique, chutes, agression …

 

 

III. Physiopathologie

Il existe différents types de traumatismes crâniens :

  • Commotion cérébrale = ébranlement du cerveau suite à un traumatisme direct ou à une chute sur le crâne. Perte de connaissance initiale. Pas de lésion visible radiologiquement.
  • Contusion cérébrale = lésions anatomiques au niveau du cerveau (nécrose et oedème cérébral). Possibilité d’hémorragie méningée entraînant l’apparition d’un syndrome méningé (céphalées violentes, vomissements, raideur de nuque, troubles de la conscience)
  • Commotion cérébrale grave = entraîne un coma profond d’emblée et persistant. Lésions mésencéphaliques et axonales possibles entraînant l’apparition de signes de décérébration (extension, adduction et rotation interne des membres supérieurs), témoignant d’une souffrance sévère du tronc cérébral.

 

Il peut y avoir des lésions osseuses = fracture, embarrure

Il peut y avoir des lésions méningées = hématome sous-dural, hématome extradural, hémorragie méningée

 

 

IV. Examen clinique initial

Interrogatoire du patient et/ou entourage ou témoin

 

Blessé conscient : examen neurologique complet, recherche hématome sous-cutané, plaie, rhinorrhée, otorrhée, épistaxis, otorragie, atteinte oculaire, examen somatique complet

 

Blessé inconscient

  • Immobilisation par matelas coquille et minerve
  • TA, pouls, fréquence respiratoire, SpO2, auscultation
  • Recherche de signes d’intoxication
  • Examen clinique, examen neurologique

 

Signes et symptômes généraux : altération de la conscience, vigilance jusqu’au coma, crise convulsive, amnésie, céphalées, vomissements, photophobie, phonophobie, hypoacousie, hématome, saignement des oreilles, écoulement de LCR au niveau du nez et des oreilles

 

Recherche de signes fonctionnels, signes de localisation ou signes neurovégétatifs.

  • Fonctionnels : dysesthésie, déficit moteur, déficit concernant un nerf crânien, perte de connaissance, coma
  • De localisation : crise convulsive, réflexe photomoteur, réflexe ostéo-tendineux, réflexe cutanéo-plantaire
  • Neurovégétatifs : troubles de la thermorégulation, troubles respiratoires et du rythme cardiaque, apparition d’un syndrome méningé
  • Localisation du point d’impact. Plaie ? Déformation du crâne ? Recherche d’écoulement du LCR par les oreilles ou le nez (recherche glucose par bandelette).

 

Examen neurologique : le score de Glasgow permet d’évaluer l’état de conscience, examen des pupilles (myosis ou mydriase), réactivité et symétrie, perte de connaissance, vomissements, orientation temporo-spatiale

 

Score de Glasgow

Ouverture des yeux

– Spontanée = 4

– Au bruit = 3

– A la douleur = 2

– Jamais = 1

Réponse verbale

– Cohérente = 5

– Confuse = 4

– Inappropriée = 3

– Incompréhensible = 2

– Pas de réponse = 1

Réponse motrice

– A la commande = 6

– Orientée = 5

– Evitement = 4

– Flexion stéréotypée = 3

– Extension stéréotypée = 2

– Aucune réponse = 1

V. Prise en charge

Traumatisme crânien léger = Glasgow entre 14 et 15, sans signe neurologique focal et sans critère en faveur d’un traumatisme ouvert et semi-ouvert

  • Mise en observation, scanner cérébral à discuter en fonction du terrain et évolution

 

Traumatisme crânien avec troubles de conscience = Glasgow entre 9 et 13

  • Surveillance à proximité ou dans un service de neurochirurgie, scanner cérébral, étude du rachis

 

Traumatisme crânien grave = Glasgow entre 3 et 8

  • Contrôle respiratoire = intubation, ventilation, sédation si besoin, FR, SpO2
  • Contrôle cardiovasculaire = monitorage, TA, pouls, choc hémorragique
  • Immobilisation du rachis cervical
  • Perfusion, sonde urinaire, surveillance diurèse
  • Réévaluation clinique régulière
  • Si convulsion = traitement anticonvulsivant
  • Si engagement cérébral = Mannitol
  • Avis neurochirurgical ou transfert en neurochirurgie
  • Scanner cérébral en urgence à la recherche d’hématome extradural ou sous-dural, contusion hémorragique, hématome intracérébral
  • Scanner du rachis cervical
  • Laisser à jeun
  • Traitement neurochirurgical en urgence selon lésions

 

Tout traumatisé crânien est porteur d’une lésion vertébrale jusqu’à preuve du contraire.

 

 

VI. Types de lésions et traitement

Hématome extradural = accumulation de sang entre l’os du crâne et la dure-mère

  • Intervention chirurgicale en urgence

Hématome sous-dural = sang entre la dure-mère et l’arachnoïde

  • Chirurgie si trop volumineux ou effet de masse

Hématome intracérébral = saignement à l’intérieur du parenchyme cérébral

  • Antioedémateux pur, sédation augmentée, craniectomie décompressive

Hémorragie méningée = sang autour des méninges

  • Si aucune résorption spontanée traitement chirurgical ou endovasculaire

Embarrure = la partie fracturée est détachée et s’enfonce dans la boîte crânienne comprimant le cerveau

  • Chirurgie, antibiotiques

Lésions cérébrales = commotion, contusion

Lésion cutanées, lésions osseuses (fractures du massif facial, fractures du crâne)

 

Dans tous les cas il faut maîtriser les ACSOS (agression cérébrale secondaire d’origine systémique) susceptibles de majorer l’oedème cérébral = surveillance afin de réguler la glycémie, la douleur, la capnie, l’oxygénation, l’anémie et la tension artérielle.

 

 

VII. Complications

Précoces : oedème cérébral, convulsions, infection, hydrocéphalie

Infectieuses : méningite, abcès cérébral

Secondaires : hématome sous dural chronique

Séquelles : hémiparésie, troubles du langage, paralysies partielles et localisées, troubles intellectuels, crises d’épilepsies

 


Pour résumer ..

 

 


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Sources:

  • Réussir tout le semestre 1 – 2016, Editions Estem Vuibert
  • Cahiers des sciences infirmières, UE 2.4
  • Processus traumatiques, Elsevier Masson
  • Toute l’année du 1 du DEI, Le cahier de l’étudiant infirmier, 2016, Elsevier Masson
  • Processus physio-pathologiques, 2015, Sup’Foucher
  • Mémo infirmier, Processus traumatiques, 2010, Elsevier Masson
  • Tout le semestre 1 en fiches mémos, 2017, Sup’Foucher
  • Pathologies et thérapeutiques en soins infirmiers, 2018, Elsevier Masson
  • Cours IFSI

 

Mis à jour le 31/01/2021

 

Auteur : Julie VIOLET

 

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