Traumatologie pédiatrique
Un traumatisme c’est d’abord une histoire: qui ? où? quand ? comment ? = anamnèse
EXAMEN
Interrogatoire = histoire du traumatisme
Symptômes: douleur, impotence fonctionnelle (limitation de la mobilité, boiterie), signes neurologiques (paresthésies, anesthésie)
Inspection: attitudes (position antalgique), déformation, tuméfaction (rouge, chaud, douloureux), équimose, plaies
Inspection des plaies: dimension, localisation, propre / contaminée, franche / confuse, exposition de l’os, examen du membre en distal (vascularisation, sensibilité, motricité)
Traumatismes
Tissus mous: contusions, plaies
Os: fractures
Articulations: entorses, luxations
FRACTURES
Ouvertes, fermées, déplacées, non déplacées, avec ou sans troubles vasculo-nerveux
Particularités chez l’enfant: cartilage de croissance
Troubles vasculo-nerveux
- complication vasculaire: chaleur et coloration des extrémités, pouls radial
- complication nerveuse: motricité et sensibilité
Fracture ouverte: ouverte cutanée de dedans en dehors ou de dehors en dedans (grave car trauma à grande énergie, dégâts importants, contamination, risque septique)
Attitude aux urgences
- inspection: décrire l’ouverture cutanée
- recherche des troubles vasculo-nerveux
- pansement
- attelle
- sérothérapie ATT et vaccination
- antibiotiques
TRAITEMENT DES FRACTURES
Fractures non déplacées ou peu déplacées: principes = réduction, immobilisation
Réduction: par des manoeuvres externes, sous anesthésie générale ou sous MEOPA et antalgique (ou réduction chirurgicale)
Immobilisation: moyens orthopédiques (par plâtres, par traction) ou moyens chirurgicaux
Réduction orthopédique et ostéosynthèse centromédullaire à foyer fermé
Réduction chirurgicale et ostéosynthèse à foyer ouvert
Fractures ouvertes: parage, lavage, suture, ostéosynthèse par fixateur externe
FRACTURES, CAS PARTICULIERS
Ostéogénèse imparfaite: la maladie des os de verre
Syndrome de Silverman: l’enfant maltraité est celui qui est victime de la part de ses parents ou adultes ayant autorité sur lui de: violences physiques, sévices psychologiques, négligence (ou absence de soins), d’abus sexuels pouvoit avoir des conséquences graves sur son développement physique ou psychique
Orthopédiste: impliqué dans 30-50% de cas de la prise en charge de l’enfant maltraité
Un enfant qui retourne à la maison après un épisode non reconnu de maltraitance a un risque de 25% d’avoir à nouveau des lésions graves et 5% risque mortel
Inspection: examen du haut du crâne aux orteils, rechercher des lésions cutanées diverses, d’ancienneté différente (les parents trouvent souvent une raison pour chaque lésion)
Signes de négligence: enfant sal, mal soigné, plaques d’alopécie, enfant timide et en retrait
Ecchymoses / hématomes
Brûlures = dans 20% de cas de maltraitance
FRACTURES, MÉCANISMES
Petit enfant: hématome sous-dural, fracture des côtes
Enfant plus grand: fracture des os longs, trauma crânien
Fractures multiples, d’âge différent
Fractures transversales chez l’enfant non marchant
Fractures du crâne
Fractures de côtes
TRAUMATISMES CRÂNIENS ET RACHIDIENS
50% avant l’âge de 1 an du à la maltraitance
Trauma crânien = 1ere cause de décès
L’hospitalisation s’impose
Il n’est pas nécessaire d’avoir de certitudes pour hospitaliser l’enfant suspect d’être victime de maltraitance
Permet une évaluation (psychologue, assistante sociale)
- entretien avec l’enfant (selon l’âge), avec les parents
- contacts avec les différents partenaires
- signalement
LE POLYTRAUMATISÉ
2 grands volets: la réanimation et gestion de l’imagerie
Traumatismes crâniens de l’enfant: 80% des polytraumatismes, 1e cause de décès, à explorer en premier, séquelles les plus lourdes
Examen clé: TDM
Score de Glasgow pédiatrique: score inférieur à 8, traumatisme crânien grave
Bilan périphérique: plutot que la table de radio qu’au lit du malade, exhaustif, radio systématiques du rachis et du bassin
LUXATIONS
Perte de contact entre les surfaces articulaires
Réduction en urgence
Sous anesthésie générale ou sous MEOPA
ENTORSES
Déchirure ligamentaire
Les surfaces articulaires restent en contact
Traitement: immobilisation (strapping ou plâtre)
Antalgiques
Anti-inflammatoires
Repos
Pronation douloureuse
Très fréquent, < 5 ans, impotence fonctionnelle du coude
Pas de radio si mécanisme évocateur et absence d’hématome ou de signes inflammatoires
Evolution favorable après réduction
Conduite à tenir: réduction (attendre quelques minutes pour vérifier la disparition des symptômes)
Plaies
Lavage, parage, surture
Sous MEOPA et anesthésie locale (Xylocaïne) ou sous anesthésie générale
LES DOIGTS DE PORTE
Très fréquent
Arrachement de l’ongle
Lésion du lit unguéal
Traitement
- au bloc, sous anesthésie
- nettoyage-parage
- suture du lit unguéal
- remise en place de l’ongle
- antibiothérapie si fracture ouverte
L’immobilisation plâtrée
Un plâtre doit être efficace, confortable, esthétique
Le matériel: salle adéquate, ciseaux à plâtre, écarteurs, cuvette, scie à plâtre, gants, drap de protection
Les matériaux: plâtre, résine, jersey, coton, feutre, “pansements américains”
Immobilisation du patient en position de fonction
Surveillance +++
- information: douleurs, gonflement, troubles de sensibilité
- syndrome de Volkmann (syndrome des loges)
- ablation immédiate de l’immobilisation
Précautions: surélévation du membre, pas de plâtre trop serré
Complications: syndrome des loges, phlébite, embolie graisseuse, escarre cutanée, déplacement secondaire
SYNDROME DES LOGES
Localisation: jambe, avant-bras
Définition: augmentation de la pression au niveau des loges musculaires qui sont inextensibles (nécrose musculaire)
Facteurs favorisants: plâtre trop serré, fracture
Douleurs qui ne passent pas avec des antalgiques habituels
Fourmillement des doigts
Douleur accentuée par l’extension passive des doigts
Oedème
Traitement
- si plâtre: on coupe le plâtre, le coton, le jersey, on écarte largement, on surélève le membre
- 20 min: soit les symptomes s’améliorent, soit pas d’amélioration = aponévrotomie pour décomprimer les loges (urgence thérapeutique -6h)
Surveillance d’un plâtre
- le risque: syndrome des loges
- surélever le membre immobilisé
- douleur
- pâleur ou cyanose des extrémités
- mobilité distale
- avis médical → fendre le platre, jersey compris
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