UE 2.8 – Processus obstructifs
Asthme
I. Définition
D’après l’OMS, l’asthme est un désordre inflammatoire chronique des voies aériennes dans lequel de nombreuses cellules et éléments cellulaires jouent un rôle. Cette inflammation est responsable d’une augmentation de l’hyperréactivité bronchique qui entraîne des épisodes récurrents de respiration sifflante, dyspnée, d’oppression thoracique et/ou de toux. Ces épisodes sont habituellement marqués par une obstruction bronchique, variable, souvent intense, généralement réversible, spontanément ou sous l’effet d’un traitement.
C’est une maladie fréquente qui touche plus de 4 millions de personnes en France dont les premières manifestations surviennent le plus souvent pendant l’enfance.
II. Physiopathologie
Les signes cliniques et la gravité dépendent du degré d’obstruction bronchique.
Il existe deux phénomènes :
- Processus inflammatoire avec oedème et sécrétions bronchiques
- Contraction aiguë des muscles bronchiques
III. Facteurs de risque
Les facteurs de risque de l’asthme sont :
- Facteurs environnementaux : allergènes, fumée de tabac, produits chimiques, pollution
- Antécédents familiaux ou personnels de terrain allergique
- Rhinite allergique
- Prématurité, petit poids de naissance
- Bronchiolites à répétition pendant l’enfance
Facteurs déclenchant d’une crise d’asthme :
- Air froid
- Émotions fortes
- Certains médicaments : anti-inflammatoires, bêtabloquants
- Exercice physique
IV. Signes cliniques
Toux
Difficulté respiratoire
Dyspnée sifflante, wheezing
Sibilants à l’auscultation
V. Examens complémentaires
Mesure du débit expiratoire de pointe ou Peak Flow
Exploration fonctionnelle respiratoire (EFR)
Gazométrie artérielle
Radiographie pulmonaire
VI. Signes de gravité
Lors d’une crise d’asthme, il est essentiel de reconnaître les signes de gravité, définissant un asthme aigu grave :
- Débit expiratoire de pointe < 150 L/min
- Troubles de l’élocution
- Fréquence respiratoire > 30/min
- Tachycardie > 120/min
- Signes de lutte, tirage inspiratoire
- Normo ou hypercapnie
- Troubles neurologiques : agitation, troubles de la conscience
- Cyanose, sueurs
- SpO2 < 90%
VII. Traitement
Traitement de la crise simple
- Bouffées de β2-mimétiques de courte durée d’action (Salbutamol, Terbutaline)
- En cas de non amélioration après 6 à 8 bouffées, il faut considérer qu’il s’agit d’un asthme aigu grave et appeler le 15
- En cas de crise sévère, il est nécessaire de débuter une corticothérapie orale
Traitement de l’asthme aigu grave
- Oxygénothérapie
- Nébulisations répétées de bronchodilatateurs (Ventoline ou Salbutamol, Bricanyl ou Terbutaline, Atrovent ou Ipatropium) +/- Adrénaline
- En cas de résistance, les β2-mimétiques peuvent être administrés par voie SC ou IV (Salbutamol ou Terbutaline)
- Corticothérapie systématiquement associée (Solumédrol 1 à 2 mg/kg IV)
- Sulfate de Magnésium 1 à 2g IV
- Antibiothérapie probabiliste si signes infectieux
Traitement de fond
- But = contrôle de l’asthme (absence de symptômes chroniques, rares crises, absence de limitation des activités)
- Corticothérapie inhalée +/- bronchodilatateurs de longue durée d’action
VIII. Complications
La complication majeure de l’asthme est la crise d’asthme aiguë grave.
Autres complications
- Dommages irréversibles des parois bronchiques
- Obstruction permanente
Pour résumer ..
Télécharger la fiche en pdf Quizz
Sources:
- Asthme aigu grave sur sfar.org
- Asthme aigu grave sur urgences-serveur.fr
- Asthme sur inserm.fr
- Cours IFSI
- Guide infirmier des urgences, 2008, Elsevier Masson
- Guide pratique infirmier, Perlemuter, 2020, Elsevier Masson
Mis à jour le 28/11/2021
Auteur : Julie VIOLET