UE 2.6.S5 – Processus psychopathologiques
Université Paris Saclay (75)
Juillet 2021
Sujet
Question 1 – Vous êtes infirmière de nuit dans le service qui prend en charge des patients COVID +. En vue de rassurer Madame E., entrée ce jour vers 18h, vous menez les actions suivantes :
A. Vous lui dites simplement de ne pas s’inquiéter et que ça va aller
B. Vous vous présentez et lui expliquez que c’est vous qui la prenez en charge cette nuit
C. Vous refusez de laisser la lumière dans la chambre en partant car il faut maintenir le rythme veille/sommeil
D. Vous lui demandez de ranger ses affaires
E. Vous laissez la lumière dans la chambre en partant car elle vous l’a demandé
Question 2 – Vous êtes infirmière en psychiatrie. Lors d’un accompagnement à une sortie cinéma, Mr G, âgé de 18 ans, présente les troubles suivants lorsque vous traversez le parvis du centre commercial. Il se sent envahi par une angoisse sans qu’il comprenne ce qui lui arrive. Son cœur se met à cogner très fort, il a l’impression qu’il bat à 150 à l’heure. Il se met à transpirer et a la sensation de manquer d’air et de ne plus être lui-même. Une nausée survient et il a le sentiment qu’il va mourir sur place. Paniqué, il part en courant. Dans la liste des symptômes suivants, quels sont ceux en faveur d’un diagnostic d’attaque de panique ?
A. Apparition brutale
B. Signes psychiques : sentiment de peur : de mourir, de plus être lui-même
C. signes comportementaux : agitation
D. Signes somatiques : tachypnée, tachycardie, palpitation, nausée, tremblements, sueurs
E. Signes cabalistiques
Question 3 – Vous êtes infirmière en hémato-oncologie. Madame Petit est hospitalisée suite à une récidive d’un cancer du sein, dont l’annonce lui a été faite il y a 1 mois. Elle évoque qu’elle ne veut plus de traitement et qu’elle veut mourir. Que faites-vous ?
A. Je lui propose un entretien d’aide afin qu’elle puisse verbaliser sa souffrance et ses angoisses
B. J’évalue son risque suicidaire à l’aide du RUD
C. Je la rassure, c’est normal après une telle nouvelle, cela va aller mieux
D. Apres un entretien d’évaluation je transmets au médecin de l’unité afin de solliciter l’équipe de liaison psychiatrique
E. Je lui dis qu’il ne faut pas qu’elle se laisse aller et qu’elle doit absolument avoir sa chimiothérapie aujourd’hui, comme prévue
Question 4 – Mlle B., 22 ans, se présente aux urgences le 2 décembre accompagnée de sa mère car elle «n’arrive plus à aller à l’université où elle est inscrite en master de géographie ». Sa mère nous rapporte qu’elle a rompu avec son petit ami début septembre et que depuis la rentrée elle se sent submergée par le travail universitaire Elle n’a pas d’antécédents psychiatriques mais au niveau familial, on note le décès d’un oncle maternel par suicide (pendaison). Son visage est peu expressif, elle met plusieurs secondes à répondre à vos questions. Voici un extrait des propos qu’elle tient: «Je suis très fatiguée, ça dure depuis un mois, je ne sais pas… je n’arrive plus à aller en cours, je suis nulle. […] A cause de moi, toute ma famille est triste, je leur fais vivre un calvaire. J’en ai marre, j’aimerais que tout cela se finisse […]». Vous recherchez des idées suicidaires: la patiente vous confie avoir le projet de mourir demain par pendaison «je veux que tout s’arrête». Quel est votre évaluation du risque suicidaire ?
A. Risque faible
B. Risque modéré
C. Urgence faible
D. Urgence élevée
E. Dangerosité faible
Question 5 – Parmi ces facteurs, quels sont ceux qui augmentent le risque suicidaire ?
A. Avoir un antécédent familial de tentative de suicide
B. Avoir un antécédent personnel de tentative de suicide
C. Etre de sexe féminin
D. Souffrir d’une maladie somatique incurable
E. L’alliance avec un professionnel de santé importe peu dans la planification des soins
Question 6 – La schizophrénie :
A. Touche environ 1% de la population mondiale
B. Se caractérise par un dédoublement de la personnalité
C. A une étiologie uniquement génétique
D. La présence d’hallucinations suffit à faire le diagnostic
E. Se traite par antipsychotiques
Question 7 – Face à un malade présentant une schizophrénie, quelles sont les attitudes soignantes adaptées ?
A. Etre dans la réalité mais pas dans l’opposition
B. Avoir un discours simple, surtout si le patient est désorganisé
C. Evaluer le risque suicidaire, en écoutant et en interrogeant le patient
D. Interpréter les propos du patient selon son histoire et lui en faire part
E. Faire un travail d’équipe pour maintenir le cadre thérapeutique
Question 8 – Vous êtes infirmière aux urgences. Un groupe de jeunes femmes se présentent à l’accueil. Amandine âgée de 25 ans a fait une attaque de panique lorsqu’elle s’est retrouvée séparée de ses amies et la crise est encore en cours. Voici cinq propositions de prise en charge, lesquelles validez-vous ?
A. Vous isolez Amandine des situations anxiogènes, en particulier de l’inquiétude de ses amies
B. Vous la rassurez et dédramatisez la situation par un examen physique rapide
C. Vous éliminez un apport organique, notamment toxique
D. Vous accompagnez la patiente dans un travail respiratoire afin qu’elle éloigne son attention de ses symptômes physiques
E. Vous ne donnez pas de traitement anxiolytique en première intention
Question 9 – Dans un service hospitalier de psychiatrie en France :
A. La majorité des hospitalisations se font avec l‘accord du patient
B. la durée moyenne d’une hospitalisation est de 3 mois
C. Les hommes et les femmes sont séparés
D. L’équipe infirmière, l’équipe paramédicale et l’équipe médicale travaillent ensemble
E. Les soins hospitaliers ne représentent qu’une courte étape dans le parcours de soin des patients
Question 10 – Les soins hospitaliers sous contrainte en psychiatrie :
A. Sont régis par la loi
B. Représentent 2/3 des hospitalisations en psychiatrie
C. Sont indiqués pour un patient risquant de fuguer sans pathologie psychiatrique
D. Sont toujours demandés par un tiers
E. Sont contestables par le patient auprès du juge de la détention et des libertés à tout moment
Question 11 – Vous êtes infirmière en service d’addictologie. Vous prenez en charge Monsieur G., 53 ans, entré de sa propre volonté pour sevrage alcoolique. Un risque de pré-délirium tremens est envisagé pour ce patient. Parmi ces actions de soins, relevez celles qui sont exactes :
A. Recherchez une hypotension artérielle
B. Recherchez une hypertension artérielle
C. Recherchez une hypothermie
D. Recherchez une hyperthermie
E. Recherchez des tremblements
Question 12 – Vous êtes infirmière en hépato-gastro et prenez en charge Monsieur B. hospitalisé pour une cirrhose du foie. Il consommait du vin au repas depuis 30 ans. Il vous dit qu’il a envie d’un verre de vin.
A. Vous lui répondez qu’ « un petit verre ça ne fait pas de mal »
B. Vous lui demandez de quantifier l’envie sur une échelle de 0 à 10
C. Vous lui demandez dans quelles situations il a envie
D. « La cirrhose ne vous a pas coupé l’envie de boire »
E. « Je vous comprends, moi aussi j’aime bien boire un verre de vin au repas »
Question 13 – Monsieur F., 18 ans est hospitalisé en urgence à la suite d’hallucinations accoustico-verbales directement dans votre service en unité fermée. Un traitement par neuroleptique lui a été administré à son arrivé, mais il reste agité et la communication avec les soignants n’est pas encore instauré. Relevez les actions à mener pour le protéger.
A. L’infirmière lui propose un atelier thérapeutique de relaxation
B. Au regard du risque de fugue, une surveillance est débutée par l’infirmière sur prescription
C. Au regard du risque de fugue, une contention physique est débutée
D. L’infirmière assistée de l’aide-soignante réalisent un inventaire
E. L’aide-soignante lui enlève son couteau retrouvé sur lui à son arrivé
Question 14 – Vous travaillez aux urgences et accueillez Madame A. qui présente une forte agitation, est incohérente dans ses propos. L’interrogatoire est impossible actuellement. Un traitement est mis en place. Relevez, parmi ces propositions, les actions à mettre en place avec l’aide de l’aide- soignante dans un premier temps.
A. Réaliser un entretien d’accueil pour recueillir les premières données utiles à sa prise en charge
B. Réaliser une glycémie capillaire
C. Faire intervenir le psychiatre de garde pour un entretien
D. Prendre les constantes de Madame A.
E. Prendre la saturation en oxygène de Madame A.
Question 15 – Pour un patient hospitalisé, quelles stratégies sont efficaces en cas de risque suicidaire avec urgence suicidaire élevée ?
A. Mettre le patient dans une chambre proche du poste de soins
B. Faire un inventaire régulier des effets personnels
C. lui proposer d’aller dans le parc pour se changer les idées
D. Retirer tous les câbles ou cordons à la disposition du patient
E. Ne pas venir voir le patient trop souvent pour éviter d’être intrusive
Question 16 – Le bébé peut présenter une dépression qui se traduit par :
A. Un ralentissement psychomoteur
B. Un regard vide
C. Des troubles psychosomatiques
D. Une absence d’ouverture sur le monde environnant
E. Une absence de pleurs
Question 17 – Chez l’adolescent, il est vrai que :
A. La fatigue est un signe orientant fortement vers le diagnostic de dépression
B. Les plaintes somatiques sont fréquentes chez l’adolescent déprimé
C. 10% des adolescents disent avoir eu des idées suicidaires au cours des 12 mois précédents
D. 10% des adolescents disent avoir fait une TS au cours des 12 mois précédents
E. l’adolescent déprimé est souvent agressif à l’égard de son entourage
Question 18 – Léa est âgée de 6 ans. Elle vit avec ses deux parents et une grande sœur de 14 mois son ainée. Les parents de Léa décrivent une cassure à l’âge de deux ans. Elle présentait alors un retrait affectif, ne regardait plus, faisait de grosses colères, marchait sur la pointe des pieds, avait peu de langage (quelques mots) et communiquait peu. Léa a été diagnostiquée il y a 1 an comme atteinte d’un trouble du spectre autistique. Elle est depuis prise en charge pour ce trouble envahissant du développement. Quel(s) signe(s) d’alerte précoce retrouve-t-on chez Léa ?
A. Retrait affectif
B. Fuite du regard
C. Colères
D. Retard du langage
E. Faible communication
Question 19 – Mr D., lorsqu’il sort de sa voiture, revient 25 fois pour vérifier si elle est bien fermée à clef. Son médecin l’oriente vers une prise en charge par psychothérapie comportementale et cognitive. Celle-ci va agir sur :
A. Ses hallucinations
B. Ses idées obsédantes
C. Sa personnalité
D. Ses rituels
E. Ses rêves
Question 20 – Dans le trouble obsessionnel-compulsif, que sont les compulsions ?
A. La fixation sur une idée, un sujet, avec une grande avidité à connaître tout ce qui est en rapport avec ces derniers
B. Des idées persistantes qui sont vécues comme intrusives et inappropriées
C. Un comportement alimentaire inapproprié, consistant en l’absorption d’une grande quantité de nourriture en un court laps de temps
D. Par exemple, des rituels de vérification
E. Des comportements répétitifs ou des actes mentaux dont le but est de réduire l’anxiété
Question 21 – Vous êtes infirmière auprès de jeunes patientes atteintes de troubles des conduites alimentaires. Vous prenez en charge Jeanne âgée de 16 ans, hospitalisée pour la première fois. Son poids est de 43kg pour 1.73 cm. Relevez les actions de soins à réaliser auprès de Jeanne.
A. Limiter l’accès des sanitaires
B. Ecoute après le repas
C. Observation de son comportement à table
D. Vérifier la température de l’eau dans sa douche
E. Réaliser des pesées « surprises »
Question 22 – Quelles sont les propositions exactes parmi les suivantes, concernant l’état de stress aigu ?
A. Il faut que les symptômes soient installés depuis plus d’un mois pour pouvoir porter le diagnostic
B. La symptomatologie est la même que dans l’état de stress post-traumatique
C. Les symptômes dissociatifs sont plus au-devant du tableau
D. La sévérité, la durée, l’impuissance du sujet et sa proximité à l’évènement traumatique, sont associés au risque de développer un état de stress aigu
E. Il est important de rechercher des épisodes traumatiques antérieurs au traumatisme actuel
Question 23 – Un patient maniaque avec excitation motrice doit déclencher la prise en charge suivante :
A. Etre systématiquement contentionné sur son lit
B. Recevoir systématiquement un traitement par sismothérapie
C. Mise en place d’une surveillance renforcée
D. Signalement au Procureur de la République
E. Recevoir une information sur les actions de soins mises en œuvre
Question 24 – Monsieur Z. est hospitalisé pour la 3ème fois en SSR addictologie en cure de sevrage alcoolique à sa demande/ Il vous dit “j’ai encore rechuté, je ne vais jamais m’en sortir”. Vous lui répondez :
A. C’est la 3ème rechute on ne sait plus comment vous aider
B. Les rechutes sont fréquentes dans cette pathologie, et l’important est que vous demandiez à vous faire aider
C. Plus vous rechutez moins vous avez de chance de vous en sortir
D. Expliquez-moi ce qu’il s’est passé
E. Je ne peux plus vous faire confiance
Question 25 – Vous êtes infirmière en médecine. Quelles propositions sont exactes concernant le tabac ?
A. Il faut demander à tous les patients et patientes s’ils fument une fois dans leur séjour
B. Si un patient ou une patiente fume, vous êtes bien placé.e pour lui demander s’il/elle a envie d’arrêter
C. Un IDE peut prescrire des substituts nicotiniques
D. Si un patient a un patch, vous devez lui rappeler qu’il ne peut pas fumer
E. Si un patient a un patch trop dosé, il y a un risque d’arrêt cardiaque
Question 26 – Pour la prise en charge d’un état dépressif en centre médico-psychologique, le rôle des infirmiers est :
A. De surveiller la bonne observance des traitements
B. De surveiller les effets secondaires
C. De réaliser les actes de la vie quotidienne qui ne sont pas faits par le patient
D. D’évaluer le niveau de souffrance du patient pour anticiper son comportement
E. De pousser systématiquement le patient à sortir et participer à des fêtes
Question 27 – La sismothérapie :
A. Est interdite désormais en France
B. Se fait sous anesthésie générale
C. Traite les tremblements des extrémités des membres supérieurs
D. Traite les épisodes dépressifs majeurs résistants
E. Nécessite plusieurs séances pour une efficacité de ce traitement
Question 28 – Un homme de 60 ans est hospitalisé parce qu’il se pense victime d’attaques de la part de ses voisins depuis des années. Ceux-ci auraient créé une machine qui détraque son corps et son cerveau grâce à des ondes. Il ne les sent pas, mais est sûr que c’est pour ça qu’il a des diarrhées, des tremblements, des difficultés à respirer ou à penser… Il croit qu’il en est la cible parce qu’il a découvert qu’ils faisaient du trafic de drogue. Il le sait car leur boîte aux lettres est toujours vide : ce qui montre qu’il s’agit en fait d’un conduit où de faux facteurs déposent de l’argent ou de la cocaïne. Il est à bout physiquement et psychologiquement : il ne mange plus, ne dort plus, se sent triste et abattu, et en vient parfois à préférer mourir. Il est venu à l’hôpital avant de faire une tentative de suicide. Quels sont les deux syndromes dont souffre cet homme ?
A. Un syndrome dépressif
B. Un syndrome maniaque
C. Un syndrome de dissociation (désorganisation)
D. Un syndrome délirant
E. Un syndrome imaginatif
Question 29 – Les troubles mentaux :
A. Sont parmi les plus gros pourvoyeurs de handicap
B. Comptent des troubles fréquents : troubles dépressifs, troubles anxieux, addictions
C. Comptent des troubles rares : troubles schizophréniques, troubles bipolaires
D. Sont exposés à la stigmatisation
E. Se rencontrent dans tous les pays
Question 30 – La remédiation cognitive :
A. Est une technique de rééducation des habiletés cognitives
B. Implique la mise en place de stratégies soulageant l’effort cognitif
C. Est plus efficace si la famille fixe des objectifs au patient
D. Est généralement organisée au cours d’une hospitalisation
E. Est inefficace chez les sujets souffrant de schizophrénie
Source: Université Paris Saclay