UE 4.2.S5 – Soins relationnels
IFSI de Colmar (68)
Janvier 2014

 

Vous êtes infirmière en service d’orthotraumatologie et vous travaillez de 7h à 14h30. Monsieur H., 1.76m, 67 kilos, y a été admis il y a 3 jours suite à un accident de ski. Il souffrait d’une fracture de Pouteau-Colles au poignet droit (Mr H. est droitier) et d’une fracture ouverte des tibia et péroné à gauche. Il a subi une opération avec anesthésie générale pour réduire la fracture du poignet pour laquelle il a été plâtré, un fixateur externe a été posé pour les fractures du membre inférieur.

Monsieur H. a reçu des gammaglobulines antitétaniques ainsi qu’un rappel de la vaccination anti-tétanique.

Ce patient de 28 ans est marié et a 2 petites filles de 3 et 5 ans. C’est sa première hospitalisation.

 

Les paramètres du jour sont les suivants:

♦ Tension artérielle à 100/65 mmHg

♦ Température à 37.7°C

♦ Pulsations à 88 battements/minute

♦ EVA à 5/10 au niveau du poignet

♦ EVA à 6/10 au niveau des fractures du membre inférieur

 

A ce jour, J3, Mr H. est alité; le premier lever est prescrit; si tout va bien il pourra se lever pour l’hygiène et la toilette, mais sans appui sur sa jambe.

Il était porteur d’une voie veineuse périphérique sur la main gauche qui a été enlevée ce matin, et ses traitements sont passés per os:

♦ PARACETAMOL 1g (PERFALGAN®): Antalgique: 1g toutes les 6h si besoin

♦ KETOPROFENE 100mg (PROFENID®): Antalgique et Anti-inflammatoire en intra veineux à 8h et à 20h

♦ ENOXAPARINE  SODIQUE (LOVENOX®): Anticoagulant – Héparine de Bas Poids Moléculaire: 4 000 UI anti-Xa/0.4 ml en injection sous-cutanée 1x/jour à 19h

♦ AMOXICILLINE + CLAVULANATE DE POTASSIUM: AUGMENTIN®: Antibiotique: 3 x 1g/jour

 

Il a une plaie suturée au niveau de la jambe gauche. Le pansement a été refait hier: Protocole Bétadine 4 temps.

Mr H. est passionné de moto et se dit excellent skieur: son accident lui est arrivé en skiant hors piste. Peu de temps auparavant il avait eu un vif échange avec sa femme à ce sujet: celle-ci lui avait demandé de ne pas sortir des zones balisées pour éviter tout risque, vu qu’il est père de famille.

Sa femme, secrétaire das une entreprise sanitaire, n’a pas encore pu venir le voir à ce jour mais elle lui téléphone. Aujourd’hui Mr H. se dit très stressé vu qu’auparavant c’est lui qui ramenait ses filles de l’école et s’en occupait le soir en attendant le retour de leur maman à 19h, et que maintenant ça pose problème.

Mr H. est frontalier, il travaille en Suisse comme charcutier dans une grande entreprise de charcuterie en gros; il dit que s’il ne sort pas très vite de l’hôpital il peut être licencié.

 

Mr H. est un patient toujours énervé: il récrimine et bougonne dès qu’on lui parle, sans d’ailleurs que l’on comprenne toujours exactement ce qu’il exprime. Il juge les repas “inadmissibles” et trouve les barquettes “antigastronomiques”. Il mange très peu.

Le premier lever s’est bien passé. Il s’agit beaucoup dans son lit, se lève souvent et très rapidement, et réplique de manière très crue que chacun doit s’occuper de lui-même à chaque fois qu’un soignant lui demande d’être prudent dans ses mouvements; il a déjà dit à l’aide soignante qu’il est pressé de paritr d’ici car “soit il n’a plus rien à y faire vu que le travail de réparation a été fait, soit on veut le garder car on ne lui dit pas tout”; “de toutes façons on m’attend ailleurs” dit-il.

Il dit beaucoup transpirer et ne comprend pas qu'”en service de traumatologie on n’ait même pas de système pour protéger le fixateur pendant la douche, car une toilette au lavabo c’est vraiment n’importe quoi”. Il s’entend très mal avec son voisin de chambre, Monsieur W. 72 ans, opéré il y a deux jours d’une PTH gauche, et Mr H. ne se gêne pas de soupirer bruyamment dès que Mr W. appelle un soignant pour obtenir une aide quelconque. “Si chacun y mettait du sien tout irait beaucoup plus vite”. dit-il. Lors de la visite, il a interpellé le chirurgien en lui disant qu’il estimait qu’il n’avait plus rien à faire à l’hôpital vu que sa jambe est réparée.

Lors des transmissions de ce matin à l’équipe de jour, l’équipe de nuit a évoqué des difficultés de prise en soin de ce patient; il a dormi de façon intermittente et sonné plusieurs fois pour se plaindre du voisin de chambre “qu’on ne peut vraiment pas oublier”. Il a demandé à pouvoir intégrer une chambre seule.

L’aide soignante, Nathalie, demande à s’occuper de lui ce matin pour le “mettre au pas”. Elle juge sa conduite inadmissible et dit qu’il lui rappelle son ex compagnon.

 

Question n°1 (4 pts) En vous appuyant sur vos connaissances professionnelles, énoncez et justifiez les difficultés réelles et probables de Mr H., dans les différents domaines de prise en charge: biologique, psychologique, social, économique et culturel

 

Question n°2 (1.5 pt) Citez les objectifs du projet de soin relationnel de Mr H.

 

Question n°3 (4 pts) Énoncez les actions de soin relationnel à mener auprès de Mr H. en vous plaçant dans une optique d’interprofessionnalité.

 

Question n°4 (4 pts)

  1. Déterminez et justifiez quatre outils relationnels prioritaires à utiliser lors des premières minutes d’entretien infirmier chez Mr H. (à l’exception de ceux utilisés pour entrer en contact)
  2. Donnez pour chacun d’eux un exemple en lien avec un entretien infirmier mené auprès de Mr H.

 

Question n°5 (2.5 pts)

  1. Définissez le stress
  2. Énoncez les manifestations de stress repérées chez Mr. H

 

Question n°6 (4 pts)

  1. Analysez la réaction de l’aide soignante
  2. Enoncez les éléments à lui expliquer afin qu’elle puisse continuer de prendre en charge Mr H. dans le respect des ses obligations professionnelles

Source: IFSI de Colmar