Psychologie de la santé
I. Généralités
PSYCHOLOGIE DE LA SANTÉ
Ensemble de savoirs dans le domaine de la santé et de la maladie s’appuyant à la fois sur les outils théoriques et méthodologiques de la psychologie et sur les approches des sciences sociales (épidémiologie, sociologie, économie, anthropologie)
Etude et résolution des problèmes de santé dans les différents contextes sociaux et culturels dans lesquels ils se manifestent
OMS: “LA SANTÉ EST UN ÉTAT DE COMPLET BIEN-ÊTRE PHYSIQUE, MENTAL ET SOCIAL, ET NE CONSISTE PAS SEULEMENT EN UNE ABSNECE DE MALADIE OU D’INFIRMITÉ”
Fondement “philosophiques”
Réduire les risques et promouvoir une vie saine
INTÉRÊTS
Vision multidimensionnelle
- aspect biologique
- aspect psychique
- aspect social
LIMITES
Biais de subjectivité
- variabilité interpersonnelle
- variabilités culturelles
Vision statique
DÉTERMINANTS DE LA SANTÉ
Caractéristiques individuelles ou collectives susceptibles d’influer directement ou indirectement sur l’état de santé
Déterminants individuels
- tabac, alcool, cannabis
- sédentarité
- comportements sexuels à risque
Déterminants culturels
Déterminants sanitaires
- organisation du système de soin
- accès aux soins
- connaissances médicales
Déterminants socio-économiques
- richesse de la population
- niveau d’urbanisation
Déterminants démographiques
- pyramide des âges
- populations migrantes
Déterminants politiques
- orientation
- cadre législatif
Déterminants écologiques
- qualité de l’air, de l’eau
- pollution des sols
- rejets industriels
Les déterminants de santé sont multiples. Ils peuvent agir directement ou indirectement par l’intermédiaire d’autres facteurs.
Les déterminants immédiats interagissent avec des facteurs physiopathologiques pour provoquer des pathologies. Ces pathologies peuvent conduire à des séquelles.
QUALITÉ DE VIE
Terme plus difficile à définir
Concept multidimensionnel
Dépendant du temps
Construction individuelle subjective, non directement observable ou mesurable
Les domaines de qualité de vie
- Physique: autonomie, capacités fonctionnelles
- Sensations somatiques: symptômes, douleurs
- Psychique: stabilité émotionnelle
- Statut social
- Aspect matériel
Perception qu’a un individu de sa santé physique, de son état psychologique, de son intégration sociale et de son niveau d’autonomie
MALADIE
“Altération de la santé, des fonction des êtres vivants (animaux et végétaux), en particulier quand la cause est connue (par opposition à syndrome)”
En Europe, maladie = dérèglement organique secondaire à une agression
Dimension culturelle
Modèle exogène: la maladie est causée par un agent extérieur biologique ou environnemental
Modèle endogène: la maladie est causée par un agent intérieur (facteurs génétiques ou biologiques)
Représentations psychiques
- Trouble autonome
- Déséquilibre de l’homéostasie sujet-milieu
- Rupture avec un état antérieur
- Retentissement et “bénéfices secondaires”
TYPES DE STRESS
Réaction physiologique
Signal d’alarme: face aux stimuli inhabituels ou menaçants de l’environnement
Mécanisme adaptatif: mobilisation de ressources face à un stress répété
Le stress s’exprime dans 3 registres
- Psychologique
- Comportemental
- Somatique (neurovégétatif)
Anxiété: expression émotionnelle du stress
- Témoin d’un conflit entre la pulsion interne et les exigences du monde
- Ressenti subjectif d’inconfort et d’appréhension
- Inquiétude anticipatoire
- Source de stress et réponse adaptative au stress
Stress et anxiété deviennent pathologiques lorsque trop intenses ou inadaptés
SOURCES DE STRESS
Evènements de vie
- Imprévisibles
- Inhabituels
- Majeurs
- Intenses
- Inévitables
Conflits
Etapes de vie
Pour le patient
- L’incertitude, l’inconnu
- La peur
- La douleur
- Manque de connaissance
- Sentiment d’isolement (défaut de connaissance des ressources supportives)
Pour le soignant
- Mauvais pronostic patient
- Risque de faute
- Les situations inconnues ou mal maîtrisées
- Surcharge de travail
- Manque de moyen
II. Coping
DÉFINITION
Ensemble des efforts cognitifs et comportementaux destinés à maintenir un contrôle, une pensée rationnelle face à un évènement éprouvant
Ensemble des processus qu’un sujet interpose entre lui et un évènement perçu comme menaçant (et dépassant les ressources habituelles d’adaptation), afin d’en maîtriser, tolérer ou diminuer l’impact sur son bien-être physique et psychologique
Processus actif impliquant une certaine intentionnalité, une rupture de la routine
Répertoire de stratégies disponibles, plus ou moins large
Le choix du coping est une évaluation sujbjective qui passe par
- Les ressources personnelles
- Les facteurs environnementaux (dont les ressources sociales)
RESSOURCES D’AJUSTEMENT
Capacité de contrôle des émotions
Capacité à percevoir la réalité
Capacité de rationalisation, pensée opératoire
Capacité de résolution de problème
Dimension culturelle
COPING
Le coping n’est pas
- Un mécanisme de défense
- Une disposition stable (traité de personnalité)
Le choix de la stratégie dépend aussi:
- Du caractère contrôlable de l’événement
- De la tendance des individus à attribuer les événements heureux ou malheureux de l’existence à des causes internes ou externes (comme le hasard)
Le coping comprend des stratégies
- Centrées sur les émotions
- Et d’autres centrées sur l’action, sur le problème
COPING ADAPTÉ
Attentes et objectifs réalistes
Planification: anticipation, plan B, entraînement
Capacité de défocalisation, décentralisation
Relaxation
Capacités de verbalisation
Qualité du sommeil
COPING INADAPTÉ
Evitement, rupture de soin
La colère, le désespoir, le sentiment d’injustice
Agressivité
Consommation de toxiques
La mésestime de soi
COPING PATIENT
Chaque patient se fait une représentation de la maladie
Sentiment de vulnérabilité
- Entame le sentiment d’invulnérabilité
- Stigmatise la faillite du corps ou de l’esprit
- Introduit par un sentiment d’insécurité
Dépendance
- Perte variable de l’autonomie: acceptée, refusée
Régression
- Désinvestissement de l’entourage
- Focalisation des intérêts sur la maladie
- Utile aux soins au début du traitement
- Limite le traitement si elle se prolonge
Anxiété
- Habituelle
- Variable: personnalité, maladie, informations, réassurance
Dépression
MODALITÉS ADAPTATIVES
Acceptation de la maladie et de ses symptômes passe par l’expression de sentiments par rapport à la maladie, et par les stratégies mises en place pour faire face aux symptômes
La résistance à l’acceptation de la maladie et de ses symptômes est exprimée dans des thèmes impliquant la dépendance avec passivité, le sentiment de fatalité, la réaction revendicatrice, les réactions persécutrices, le déni de la maladie, la recherche d’un statut de malade
Fluctue entre la protection de soi (pour essayer de maintenir un certain sens de soi-même et de la normalité) et l’ajustement de soi (intégrer les changements à l’intérieur de soi en se confrontant à la réalité et en s’imposant un challenge)
COPING ACCOMPAGNANT
Les affects des proches sont influencés par les types de coping mis en place par le patient
Stratégie adaptative adaptée
- Acceptation face aux troubles du patient (voire à son déclin)
- Recherche d’un soutien social afin de faire face aux difficultés de la personne aimée
Stratégie reliée à des affects dépressifs
- Faire comme si de rien n’était
- Entreprendre des actions directes inadaptées par rapport aux troubles du patient
- Faire preuve de stoïcisme par rapport au déclin graduel du patient
Certains types de coping mis en place par l’aidant peuvent être nuisibles au patient
Coping d’évitement (“d’aveuglement”): les aidants pourraient être moins capables de fournir des soins centrés sur les capacités réelles du patient, et par conséquent pourraient contribuer à accentuer les conséquences des incapacités et à fortiori précipiter le déclin
QUE FAIRE FACE À UN COPING DYSFONCTIONNEL ?
L’écoute
Mettre des mots sur des maux pour donner au patient un message clair et compréhensible
Mise en place d’un processus d’élaboration: prise de conscience, compréhension, acceptation
III. Résilience
Capacité à rebondir
Capacité à positiver les situations stressantes
Facteur de protection contre les évènements négatifs ou traumatiques
FACTEURS FAVORISANTS
Modèle d’identification positif
Optimisme
Altruisme
Religion et spiritualité
Réseau social
IV. Relation soignant-soigné
MODALITÉS INTERACTIONNELLES
Relation d’autorité
Relation de coopération
Relation de dépendance
Relation de maternage
Le modèle relationnel doit s’adapter au patient et à la situation, à la recherche de l’alliance thérapeutique
STATUT DU SOIGNÉ
Un malade est un individu “vulnérable” en position de faiblesse
La relation soignant-soigné a plusieurs fonctions par sa qualité, elle
- Participe au diagnostic
- Concourt à l’information
- Favorise la réassurance du patient
V. Psychosomatique
Non spécificité du stress pathogène
Par le biais des réactions neuro-hormonales conceptualisation d’un rapport entre psychisme et maladies somatiques
Notion de lien: “c’est somatique et psychique à la fois”
MALADIES PSYCHOSOMATIQUES
Une lésion macroscopique de l’organe est évidente
Une relation avec la vie psychique est soupçonnée
Un lien de causalité avec l’événement est évoqué
Mais sans preuve clairement établie
Les 3 jouent un rôle dans la survenue et/ou l’entretion de l’affection somatique
- Affection somatique objectivable
- Déterminants biologiques et génétiques
- Facteurs psychologiques
Une fois installé, le trouble physique évolue pour son propre compte, indépendamment des facteurs psychologiques qui ont été à son origine
Certains profils de personnalité ont été décrits comme protégeant ou prédisposant à certains troubles psychosomatiques
Ces profils sont inconstamment retrouvés
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