Février 2019 – IFPS de Lorient (56)

Mme T est une femme de 52 ans domiciliée à Lorient et sans emploi. Elle n’a pas d’antécédent d’hospitalisation en psychiatrie. Elle a été hospitalisée hier soir à l’EPSM local (établissement publique de santé mentale). Il s’agit d’une hospitalisation complète sans consentement à la demande tiers (SDT) pour troubles du comportement avec hétéro-agressivité.

Depuis le départ de son dernier fils en septembre pour suivre des études à Rennes, elle est passée d’un état dépressif à un état euphorique se manifestant par un investissement démesuré dans le domaine politique. Elle dit avoir des solutions concrètes pour régler les problématiques sociales et elle estime qu’elle doit porter les idées dans la rue. Il s’agit d’un changement d’état sachant que Mme T n’a jamais porté attention au domaine de la politique sociale et qu’elle est de nature à rester à son domicile. Depuis trois semaines, son comportement à un impact sur la dynamique de couple. Elle dit à son mari qu’il n’est bon à rien et qu’il doit se positionner politiquement sinon elle ne supportera pas qu’il reste au sein du domicile. Elle a dépensé des sommes d’argent importantes pour imprimer des affiches qu’elle va coller sur tous les bâtiments administratifs de la ville. Elle a été convoquée par les forces de l’ordre mais elle refuse d’y répondre. Son médecin traitant a mis en place un traitement thymorégulateur depuis une semaine mais elle ne le prend pas. Elle dit ne plus avoir confiance en lui. Elle ne comprend pas pourquoi ce traitement est prescrit car elle dit se sentir très bien. Hier à 18h00, elle a collé des affiches sur les maisons voisines. Un voisin c’est interposé et a arraché une de ces affiches. Mme T l’a alors agressé physiquement. Le médecin traitant a déclenché la mesure d’hospitalisation sous contrainte. Le mari a signé la demande de tiers.

Les pompiers l’ont transportée aux urgences pour un bilan somatique. L’agitation psychomotrice de Mme T a nécessité l’injection de 2 ampoules de 50 mg Loxapac® (neuroleptique). Elle a été transférée à l’EPSM à 22h00. A son arrivée, elle présentait une sédation importante. Le médecin de garde n’a pas prescrit de traitement psychotrope pour attendre la consultation du psychiatre du service programmée dans la matinée.

Mme T s’est réveillée à 10h30. A la vue des infirmiers du service, elle a tenté de sortir par la force du service. Elle a menacé un infirmier et elle a détruit du mobilier. A 11h15, son état psychique a nécessité une surveillance intensive de Mme T en chambre protégée. Le psychiatre du service prescrit 100 mg de Loxapac® en goutte.

Vous travaillez du matin dans cette unité d’admission psychiatrique.