Juin 2020 – Université Paris Diderot (75)

Zorg est un jeune adolescent de 14 ans. L’apparition de difficultés a conduit ses parents à contacter des professionnels de santé spécialisés dans l’adolescence. Ce jour, il se présente accompagné par sa mère et son père pour une consultation à la Maison des adolescents. Ses parents ont énormément insisté pour qu’il puisse prendre rendez-vous dans ce service spécialisé.

Cela fait trois mois environ qu’il ne s’est plus rendu à son collège.

Lorsqu’il est sollicité pour s’exprimer, il se montre très anxieux, transpire, parle d’un ton monocorde, parfois inaudible et fait preuve d’un léger bégaiement.

Ses parents signalent qu’auparavant il était un excellent élève et avait même sauté une classe de CM1.

Depuis le début de l’année, ils doivent faire face à une multiplication des absences injustifiées.

Lorsqu’il était à l’école, il n’avait de cesse de se réfugier à l’infirmerie ou de rentrer à la maison sans prévenir le collège.

C’est à ce moment-là, que sa mère a pu relever des problèmes de sommeil, une tendance à ne plus vouloir partager le repas familial ainsi qu’à rester cloîtré dans sa chambre.

La mère a dû arrêter son travail de délégué pharmaceutique pour rester auprès de son fils. Zorg ne supportait plus l’éloignement avec sa mère. En même temps, il pouvait se montrer très rejetant et insolent envers son père.

Auparavant, il pratiquait le basket et appartenait à un groupe de rap d’une cité de l’est parisien dans son quartier. Il en garde un bon souvenir mis à part quelques situations de violence dans laquelle il se retrouvait régulièrement le bouc-émissaire.

Le couple parental paraît très uni. Le père raconte qu’il fut longuement hospitalisé lorsque Zorg avait quatre ans.

Dès l’école primaire, Zorg s’était montré très bon élève et cela jusqu’à l’âge de treize ans, voulant devenir ingénieur comme son père. Il était fasciné par le travail de son père et n’avait de cesse de le questionner le soir à son retour du travail.

Depuis le début de l’année, il passe son temps à rêver seul dans sa chambre. Il refuse toutes les activités qui lui procuraient du plaisir auparavant. Il se montre préoccupé par des choix religieux alors que toute sa famille est athée.

Il avait entretenu une relation amoureuse avec une petite amie pendant quelques mois puis les relations s’étaient tendues. Il pouvait parfois se montrer jaloux et ont fini par se séparer.

Par la suite, ses parents signalent quelques prises épisodiques de toxiques (cannabis) et d’alcool.

En rentrant d’une soirée, à la suite d’un pari avec des copains, il a chuté du RER et a dû être adressé aux urgences. Il s’en est sorti avec un poignet fracturé.

Depuis, Zorg s’est renfermé sur lui-même et n’a jamais pu verbaliser son mal-être.