Kétamine®, Kétalar® (chlorhydrate de Kétamine)

Kétamine®, Kétalar® (chlorhydrate de Kétamine)

Sources

Cours école IADE

Kétamine sur base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr

Kétamine sur vidal.fr

Les produits de l’anesthésie, Xavier Sauvageon, 2016, Arnette

Manuel des médicaments utilisés en anesthésie et réanimation, Marc-Olivier Fischer, 2023, PUFR

Pharmacologie en anesthésie réanimation à l’usage des IADE, Véronique Théveneau, 2017, Lamarre

Julie VIOLET

Mis à jour le 25/03/2024

I. Mécanisme d’action et propriétés

Kétamine®, Kétalar® (chlorhydrate de Kétamine) est un médicament hypnotique avec des propriétés analgésiques. Il provoque une inhibition spécifique des récepteurs NMDA (N-Méthyl-D-Aspartate) ; récepteurs impliqués dans la transmission de la douleur. C’est un antagoniste des récepteurs NMDA.

Pharmacocinétique

  • Demi-vie d’élimination : 80 min (accumulation)
  • Métabolisme hépatique avec métabolites actifs
  • Élimination urinaire (90%) et fécale (6%)
  • Délai d’action : 15 à 60 s IV, 2 à 5 min IM
  • Durée d’action : 5 à 10 min IV, 15 à 30 min IM

Pharmacodynamie

  • SNC : anesthésie dissociative, augmentation du métabolisme cérébral, du DSC et de la PIC
  • Respiratoire : faible dépresseur respiratoire, conversation de la VS, bronchodilatation, hypersécrétion salivaire et bronchique
  • Cardiovasculaire : augmentation de la FC et de la PA, augmentation du débit cardiaque, augmentation de la consommation en O2 du myocarde
  • Augmentation de la pression intra oculaire
  • NVPO
  • Conservation des réflexes pharyngés et laryngés
  • Maintien du tonus musculaire
  • Pas d’effet histaminolibérateur

 

II. Présentation

Ampoules de 5 ml dosées à 50mg/5ml (10mg/ml)

Ampoules de 5 ml dosées à 250mg/5ml (50mg/ml)

 

III. Indications

Hypnotique pour l’anesthésie générale de certaines situations : asthmatique, état de choc, état hémodynamique instable, tamponnade cardiaque, péricardite constrictive, pansements de brûlés, médecine de catastrophe

Sédation pour des gestes douloureux

Analgésie et prévention de l’hyperalgésie postopératoire

 

IV. Contre-indications

Troubles psychiatriques

Coronaropathie ou HTA instable

Insuffisance cardiaque sévère

Prééclampsie, éclampsie

HTIC

Plaie du globe oculaire, HTIO

Hyperthyroïdie

Porphyrie

 

V. Effets indésirables

Hypersialorrhée

Laryngospasme

HTA, tachycardie

Augmentation de la pression intraoculaire, troubles visuels

Effets psychodysleptiques : hallucinations, dysphorie, dépersonnalisation, cauchemars

 

VI. Interactions médicamenteuses

Potentialisation de la curarisation

Incompatibilité physicochimique : barbituriques, diazépam

 

VII. Administration et surveillance

Administration intraveineuse, intramusculaire, intrarectale (vois sous-cutanée possible)

  • En cas d’injection IV : injection lente de la dose initiale en 60 secondes pour éviter une dépression respiratoire
  • Dilution possible avec du NaCl 0,9% ou du G5%

Surveillance scopée

  • Fréquence cardiaque
  • Pression artérielle

 

VIII. Posologie

Anesthésie

  • Induction : 1 à 3 mg/kg
  • Entretien : 1/2 dose toutes les 20 minutes ou IVSE 2-5 mg/kg/h

Voie intramusculaire : 5 à 10 mg/kg

Sédation : titration 5mg renouvelable toutes les 5 minutes

Analgésie : bolus de 0,5 mg/kg IV – entretien IVSE 0,2 à 0,4 mg/kg/h

Prévention de l’hyperalgésie postopératoire : bolus de 0,15-0,5 mg/kg – relai IVSE 0,125-0,25 mg/kg/h

Enfant

  • Induction : 2 mg/kg IV ou 8 mg/kg IM
  • Entretien : 1 mg/kg IV toutes les 20 min
  • Voie rectale : 10-12 mg/kg

 

IX. Surdosage

Retard prolongé du réveil

Dépression respiratoire modérée et transitoire

Pour résumer (carte mentale)