« Même s’il est interdit de notifier la religion d’un patient dans son dossier médical, il est nécessaire que le soignant soit informé de ses croyances et pratiques afin d’appréhender ses besoins.
D’emblée la question du respect de la laïcité dans les établissements de santé se pose, toutefois, les hospitalisés doivent être mis en mesure de participer à l’exercice de leur culte.
Mieux comprendre les rites, cultures et croyances.
Il faut tenir compte des rites culturels et religieux respecter les croyances de l’autre, lorsque l’on soigne une personne croyante.
Les grands événements de la vie et le croyant.
Une maman peut refuser que l’on donne le lait maternel à son enfant provenant du lactarium. La maman donneuse a pu ingérer des aliments interdits par sa culture (Afrique, Inde…) ou sa religion (judaïsme, islam, hindouisme, bouddhisme). Cette attitude ne peut être acceptée par les personnels si elle va à l’encontre de la santé de l’enfant. Ils n’hésiteront pas à faire appel à un ministre du culte pour lui faire entendre raison si besoin est. Au fil des pages, religieux, spécialistes et soignants apportent également leur expertise sur le sujet. Ainsi, Yolande, infirmière en soins palliatifs, souligne il ne nous viendrait plus à l’idée, dans notre service, d’appeler un curé pour tout le monde, par exemple, ni de nous fier au patronyme pour en déduire la confession. Chez nous, tous les soignants ont reçu, à leur demande, une formation sur les différents rituels mortuaires. D’ailleurs, quand une personne décède, c’est souvent la famille qui vient nous voir pour nous dire ce qu’il faut faire, sinon, nous allons vers elle. Ainsi, chez les musulmans, la règle nous interdit de toucher le corps, une fois que l’imam ou les hommes de la famille (ou les femmes, s’il s’agit d’une femme) ont procédé à la toilette du défunt. On apprend aussi à tourner le corps dans la direction de La Mecque. Il est évidemment crucial, pour nous, soignants, de connaître ces pratiques afin d’éviter de froisser les proches et de heurter les croyances dans des moments très pénibles.
La santé avant tout !
Si le respect des traditions culturelles et religieuses du patient est primordial, les diverses revendications, parfois excessives, des personnes hospitalisées ne peuvent pas toujours être prises en compte pour leur propre bien, l’impératif de santé doit toujours passer avant les interdits religieux et ce quels que soient les préceptes à transgresser , on peut tolérer qu’un patient prie dans sa chambre, exige le respect d’interdits alimentaires dans la limite des menus proposés et du régime prescrit par le médecin, réclame auprès de lui des objets de culte… mais on ne peut absolument pas tolérer qu’un patient décide de mettre sa vie en danger ou risque de perdre son intégrité physique ou mentale sous prétexte de respecter un rite.
Bien entendu, les éléments rituels n’ont qu’une valeur indicative sachant que l’implication de chaque croyant peut être différente.»
Extrait de l’ouvrage de LEVY I., Guide des rites, cultures et croyances à l’usage des soignants, Éditions DE BOECK ESTEM, Belgique, septembre 2013
En vous référant aux concepts étudiés au cours de l’UE 1.1.S2. Analysez et commentez ce texte. En quoi une réflexion ethnologique peut orienter une démarche soignante ?
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