I. Place des parasitoses en pathologie
1/3 des décès annuels est du aux maladies infectieuses
80% des enfants de moins de 5 ans meurent d’une maladie infectieuses
- Infection aiguës des voies respiratoires (bactériennes, virales, fongiques)
- Diarrhées (bactériennes, virales, parasitaires)
- Paludisme
Sévissent principalement dans les pays en développement, tropicaux surtout
II. Définitions: parasite, hôte, cycle
Parasite: être vivant qui, de façon obligatoire, pendant au moins une partie de son existence, vit aux dépens d’un autre être organisé appelé hôte.
Hôte définitif: héberge les formes sexuées du parasite
Hôte intermédiaire: héberge les formes lavaires asexuées du parasite
Cycle parasitaire: suite des transformations se déroulant dans un ordre précis, que doit subir un parasite de la naissance au stade adulte
III. Transmission des parasitoses
Présence de tous les éléments du cycle (HD/HI)
Conditions climatiques favorables → répartition géographique des parasitoses
La transmission inter humaine est peu fréquente
Séjour en zone d’endémie
Comportements à risque et mesures de prévention
L’homme peut être hôte définitif ou hôte intermédiaire
Pas ou peu de transmission interhumaine sauf gale, poux et MST
Voie orale
- Eau, fruits, crudités souillés par kystes ou oeufs (parfois manu-portés)
- Viande ou poisson contenant des kystes ou larves
Inhalation (champignons)
Voie transcutanée: terre ou eau douce avec larves qui pénètrent activement à travers la peau
Piqûre d’arthropode (paludisme)
Transmission transplacentaire (toxoplasmose congénitale)
Accident professionnel
- A partir d’un patient infecté (personnel médical et paramédical)
- D’un animal de laboratoire (technicien)
Toutes les parasitoses ne sont pas exotiques et toutes les pathologies exotiques ne sont pas parasitaires
IV. Pathogénicité des parasites
Liée au parasite lui-même
- Mécanique / traumatique
- Spoliatrice
- Irritative
- Toxique
- Favorisation de l’infection
Liée à la réaction excessive de l’hôte
- Hyperéosinophilie
- Granulomes
- Complexes immuns
Quelques particularités propres aux parasitoses
- Absence d’immunité apparente chez l’hôte
- Très grande longévité possible
- Les parasitoses sont graves par accumulation (nombre de parasites, très longue persistance), par erreur
- Il faut s’intéresser à toute la vie du patient
V. Diagnostic des parasitoses
Mise en évidence du parasite (adulte, oeufs, larves, kystes)
Sérologie (sur sérum donc toujours tube sec)
Biologie moléculaire
Contraintes infirmières
- Type de prélèvement (sang, selles, urines, peau, LCR, crachats)
- Anticoagulant différent selon le parasite recherché
- Horaire de prélèvement différent selon le parasite recherché
- Acheminement (délai, température)
VI. Principales parasitoses d’intérêt médical
Principales parasitoses cosmopolites
- Protozoaires: Toxoplasme, Giardia
- Vers plats: Ver solitaire (Taenia), Kyste hydatique, Grande douve du foie
- Vers ronds: Oxyure, Toxocarose, Ascaris
- Champignons: Candida, Aspergillus, Dermatophytes
- Arthropodes: Gale, Poux, Morpions
Principales parasitoses tropicales
- Protozoaires: Paludisme, Amibiase, Trypanosomose
- Vers plats: Bilharzioses, Distomatoses
- Vers ronds: Filariose, Anguillulose, Ankylosomose
- Champignons: Histoplasme, Mycétomes
- Arthropodes: Myiases
Principales parasitoses et mycoses opportunistes
- Protozooses: Toxoplasmose, Cryptosporidiose, Microsporidiose, Isosporose, Leishmaniose
- Mycoses: Pneumocystose, Cryptococcose, Histoplasmose, Pénicilliose
VII. Motifs de consultation
Contexte d’urgence
- Fièvre: notion de voyage en zone intertropicale, déficit immunitaire
- Diarrhée
- Boutons
Hors urgence
- Hyperéosinophilie
- Troubles digestifs
- Présence de vers adultes dans les selles ou les sous-vêtements
VIII. Exemple de parasitose: le paludisme
Paludisme découvert par Alphonse Laveran en 1880 à Constantine
5 espèces de Plasmodium dont une résiste aux médicaments et peut tuer (P. falciparum)
Paludisme du voyageur en France
- 3 500 et 5 000 cas/an
- 45% des fièvres au retour des tropiques
- 95% des cas sont contractés en Afrique
- 83% sont dus à P. falciparum (10% de formes graves)
- Ensemble des cas: 10 à 20 morts/an
CLINIQUE
Primo-invasion: embarras gastrique fébrile et céphalalgique
Accès à fièvre périodique tous les 2 ou 3 jours: frissons, châleur, sueurs
Accès pernicieux: accès à Plasmodium Falciparum + trouble neurologique
- Non traité: mortalité 100%
- Traité: mortalité 10 à 30%
DIAGNOSTIC
Urgence +++
Tube EDTA à acheminer immédiatement au laboratoire
Résultat rendu en moins de 2 heures
Si P. falciparum
- le laboratoire doit préciser la parasitémie
- si parasitémie > 4%: à hospitaliser
TRAITEMENT
Accès simple
- P. falciparum sensible et parasitémie < 4%; P. vivax, P. ovale ou P. malariae: Nivaquine®
- Si P. falciparum chloroquino-résistant plusieurs choix possibles selon le contexte: Malarone®, Riamet®, Quinine per os, Lariam®, Fansidar®, Halfan®
Accès pernicieux
- Hospitalisation en soins intensifs
- Traitement par voie parentérale
- Dérivé de l’artémisine
- Quinine
PROPHYLAXIE
Mesures de protection contre les piqûres d’inectes
- Jour: répulsifs (peau), insecticides (vêtements)
- Nuit: moustiquaire imprégnée d’insecticides, climatisation, insecticide
Prophylaxie médicamenteuse
- Molécule variable selon les régions
- Empêche les crises, pas l’impaludation
LE PALUDISME EST UNE URGENCE
Toute fièvre au retour d’une zone d’endémie doit être considérée comme un paludisme jusqu’à preuve du contraire
La prophylaxie n’empêche pas l’impaludation
Plasmodium falciparum est l’espèce la plus dangereuse du fait du risque d’évolution vers l’accès pernicieux et de sa résistance aux médicaments
IX. Exemple de parasitose: la toxoplasmose
Découvert par Charles Nicolle en 1908 à Tunis
Habituellement bénigne
Potentiellement grave chez l’immunodéprimé, le foetus
Dispositions légales spécifiques en France
SÉROLOGIE DE LA TOXOPLASMOSE
Obligations légales
- Dépistage au cours du 1er trimestre de la grossesse
- Suivi mensuel des femmes enceintes séronégatives
- Dépistage obligatoire (donneur et receveur) pour tout prélèvement de cellules, organes ou tissus
Recommandations
- Contrôle post partum des séronégatives
- Bilan initial de l’infection VIH
PRÉVALENCE DE LA TOXOPLASMOSE HUMAINE
Tendance actuelle à la baisse de la prévalence
En France le chat n’apparait pas comme un facteur de risque d’acquisition de la toxoplasmose chez les femmes einceintes; le facteur de risque principal est la prise quotidienne d’un repas en dehors du domicile
LA TOXOPLASMOSE CHEZ L’HOMME
Toxoplasmose acquise post-natale du sujet immunocompétent
- Asymptomatique: 80% des cas
- Formes symptomatiques: fébricule, adénopathies, asthénie
- Très rares formes graves en rapport avec des souches particulières (amazoniennes)
- Possibles localisations oculaires
- Diagnostic: sérologie (préciser sur la demande: grossesse et terme, déficit immunitaire)
Toxoplasmose de l’immunodéprimé
- Forme localisée: abcès cérébral, toxoplasmose oculaire, toxoplasmose pulmonaire (autres localisations: foie, moelle, coeur, vessie, pancréas…)
- Forme disséminée: fièvre isolée dans un premier temps, localisations viscérales secondaires, décès dans 100% des cas sans traitement sauf forme oculaire isolée
- Quels patients ? Réactivation d’une toxoplasmise ancienne, infection VIH et CD4, post-greffe de moelle
Primo-infection chez un immunodéprimé (patient initialement séronégatif pour le toxoplasme)
- Greffe d’organe solide, coeur principalement (donneur toxo + / receveur toxo -)
- Primo-infection chez un immunodéprimé non prophylactisé
Toxoplasmose congénitale: grave, bénigne, latente
- Forme grave: macrocéphalie avec hydrocéphalie, calcifications intra-crâniennes, atteinte oculaire
- Forme dégradée ou retardée: retard psychomoteur, augmentation trop rapide du périmètre crânien, convulsions, choriorétinite pigmentaire
- Toxoplasmose congénitale latente: > 80% des cas, diagnostic purement biologique
Conclusion: parasitologie
Vaste
Varié
Pas toujours exotique
Replacer le patient dans son environnement
Prophylaxie
Prélèvements spécifiques